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L'histoire des Kipages 

Arc 1 : L'Ordre

Histoire des Kipages (version écrite)

Prologue - La découverte du Manuscrit (An 630)

En 630, bien avant de se faire connaître comme le redoutable capitaine des Kipages, Asce n'était alors qu'Ascellian Barlen, jeune et brillant archéologue plein d'enthousiasme débarqué sur les côtes de l'île d'Otomaï deux ans auparavant. En compagnie de nombreux autres scientifiques et sous les directives du célèbre alchimiste, il tentait de percer les secrets du monde des Douze, à l'abri des regards inquisiteurs.

Ascellian travaillait notamment sur l'excavation d'anciennes ruines présentes sur l'île, d'origine inconnue et antérieures à l'arrivée d'Otomai et de ses chercheurs. Après plusieurs mois de fouilles, il avait établi que celles-ci formaient un vaste réseau souterrain, semblant couvrir la surface de l'île toute entière. C'est lors d'une expédition dans l'une des nombreuses salles désaffectées qu'il découvrit le Manuscrit, un ouvrage mystique ayant mystérieusement survécu au passage du temps. Bien décidé à en déchiffrer le contenu, Asce n'eut malheureusement jamais l'occasion de s'y pencher ou de partager sa formidable trouvaille avec ses collègues : à son retour l'attendait l'Ordre, une organisation secrète qui le surveillait depuis longtemps et qui s'intéressait elle aussi vivement à l'artefact...


Partie 1 : La naissance des Kipages (640 - 05/641)

- 640. Dix années se sont écoulées depuis qu'Ascellian a été capturé par l'Ordre. Ramené de force sur le vieux continent, ce dernier croupit depuis lors dans une cellule du Complexe, une prison secrète cachée dans les landes de Sidimotes. En octolliard, le chaos et la destruction générés par un incident majeur permettent à Ascellian de s'échapper de l'installation.

- Après avoir erré plusieurs jours dans les terres désacrées en direction du nord, Ascellian finit par tomber sur un petit village de la bordure de Cania. Épuisé et blessé lors de son évasion, il perd connaissances aux abords d'une cabane isolée. Il est accueilli à son réveil par le propriétaire, un vieil ermite du nom d'Adof qui accepte de l'héberger quelques temps.

- En novamaire, Ascellian s'est remis de ses blessures et s'est petit à petit lié d'amitié avec Adof, dont le train de vie paisible lui fait presque oublier les tourments de sa captivité. Malheureusement l'Ordre finit par retrouver sa trace et met à feu et à sang le village d'Adof, qui doit fuir en compagnie d'Asce. 

- Le 2 javian 641, Asce et Adof se refugient dans une petie cité portuaire de la côte Ouest de Cania et se mettent en quête d'un navire afin de quitter le continent au plus vite et ainsi échapper aux agents de l'Ordre qui pourraient encore les traquer. Malheureusement, la tâche s'avère plus ardue que prévue et les deux compères font choux blanc. Toutefois, ils finissent par faire la connaissance d'un contrebandier nommé Vlabislav, disposé à les emmener en haute mer, à bord de sa Caravelle.

- Le 17, Asce et ses compagnons font escale au port Tuga, tristement célèbre repaire de pirates, voleurs et mercenaires en tout genre, espérant y recruter un équipage capable de les mener jusqu'à l'île d'Otomaï, où Asce pense trouver des pistes concernant le Manuscrit.

- Une semaine plus tard, la Caravelle reprend sa route avec à son bord un nouvel équipage, dirigé par Kurt Silver, un ancien capitaine à la retraite. Asce a également engagé une troupe de mercenaires avec à leur tête un guerrier du nom d'Easu, pour se protéger de l'Ordre.

- Le 27 flovor, le groupe débarque sans encombres sur les côtes d'Otomaï et accompagne Asce jusqu'à son ancien laboratoire, aujourd'hui désaffecté. N'y trouvant rien d'utile, Asce se met alors à la recherche de son ancienne acolyte, Nemis Happ, qu'il retrouve au village des éleveurs. Après une réunion mouvementée, elle accepte d'aider Asce et celui-ci apprend que le Manuscrit a été emmené en Amakna.

- Rapidement après avoir pris le large, la Caravelle essuie une forte tempête et manque de peu de s'échouer sur une île déserte n'apparaissant sur une aucune carte maritime. Après l'avoir explorée, Asce décide d'y installer un avant-poste avant de repartir vers le vieux continent.

- Sur les conseils de Vlabislav et d'Easu, Asce décide de s'adonner à la piraterie, activité lucrative qui renfloue rapidement ses caisses et soude peu à peu le groupe d'aventuriers, qui prend alors le nom de Kipages.


Partie 2 : Mercenaires et Pirates (05/641 - 06/641)

- Après plus de trois mois passés en mer à vivre de rapines et d'abordages, les Kipages accostent finalement au port de Madrestam. Selon Nemis, le Manuscrit serait désormais entre les mains d'un certain Harendr, comte de la cour d'Amakna.

- Fin maisial, le groupe s'installe aux frontières de son domaine et de la ville d'Harendria, afin d'établir un plan d'action. L'enquête d'Asce l'amène à penser qu'une bande de voleurs connaissant bien la région serait disposée à les aider à pénétrer le château du comte, où se trouve le Manuscrit.

- Le 28, une escouade de Kipages menée par Easu est envoyée en reconnaissance dans les bas-fonds de la ville afin de rencontrer le chef des voleurs, un disciple de Féca unijambiste du nom de Mana. Après d'âpres négociations, ce dernier accepte de s'associer aux pirates et de les faire entrer discrètement lors d'un festival ayant lieu le 4 juinssidor.

- Alors que les amaknéens célèbrent la Gardienne-Party dans toute la cité, les Kipages, menés par Asce et Nemis, accompagnent les voleurs et accèdent à la fête privée qu'Harendr donne à son château. Les choses se compliquent néanmoins et le groupe est séparé en deux, Zeiilale et Kabalh se retrouvent en compagnie de Mana tandis qu'Asce et Nemis doivent suivre Gilby, l'une des voleuses de la bande. Alors qu'Asce et Nemis se retrouvent confrontés à Harendr et sa garde avant d'avoir pu lui dérober le Manuscrit, Gilby s'empare du précieux ouvrage à l'insu de tous et prend la poudre d'escampette. De leur côté, les mercenaires d'Easu se font eux-aussi piéger par les voleurs et Mana leur révèle que son groupe travaille déjà pour quelqu'un souhaitant récupérer le Manuscrit, avant de fuir le château désormais en alerte. Asce et Nemis parviennent à s'extirper de leur combat et prendre eux aussi la fuite, blessant au passage Harendr, et retrouvent Zeiilale et Kabalh en fâcheuse posture. Le groupe arrive toutefois in extremis à quitter le château du comte, les mains vides.

- Forcés de battre en retraite, les Kipages n'ont aucun moyen de retrouver les voleurs et le Manuscrit, mais contre toute attente, Gilby se présente à eux quelques jours après l'opération, souhaitant leur donner des informations. Elle leur avoue n'avoir trompé les Kipages que parce que Mana le lui avait ordonné, lui-même obéissant aveuglément aux ordres du commanditaire inconnu du Manuscrit, ce qui n'était pas pour lui ressembler. Gilby raconte enfin aux Kipages qu'une rencontre entre ce mystérieux individu et Mana doit s'effectuer en périphérie de la ville le soir même. En échange de leur promesse de ne pas blesser ou tuer Mana, elle leur indique le lieu.

- Asce décide d'emmener Nemis et Easu à cette réunion afin de découvrir les intentions du contact de Mana quant au Manuscrit. La confrontation a lieu à l'orée de la forêt bordant Harendria, les Kipages y retrouvent alors les deux hommes au milieu d'une vive dispute et apprennent que l'inconnu se nomme Evan. Finalement, avant que Mana ne puisse confier à ce dernier le Manuscrit, Harendr arrive sur place avec sa garde, afin de récupérer son bien et d'éliminer les voleurs. Evan, pensant être trahi par Mana, arrache des mains de ce dernier le livre et prend la fuite dans les bois, laissant le sort de son compagnon entre les mains des soldats du comte. Asce, Nemis et Easu entrent alors en action et se mettent à la poursuite d'Evan, suivis de près par Harendr. Ils finissent par cerner le fuyard mais celui-ci riposte en attaquant Asce par surprise à l'aide d'une magie terrifiante, qui met le feu à la forêt. Easu se sacrifie pour sauver Asce et Nemis, prenant à leur place les coups assénés par Evan. Alors que ce dernier, ayant perdu tout sang-froid s'apprète à libérer sa puissance, il est stoppé par un mystérieux individu sorti de nulle part qui crie aux pirates de quitter les lieux au plus vite. Asce et Nemis s'enfuient en emmenant Easu, gravement blessé. Celui-ci s'éteint peu après dans les bras d'Asce.

- Le 5 juinssidor, apprenant la terrible nouvelle, les mercenaires d'Easu décident de s'éloigner des Kipages et de partir de leur côté, tenant Asce pour responsable de la mort de leur chef. Asce ne se laisse néanmoins pas abattre et décide de remonter la piste d'Evan en retrouvant Mana. Les Kipages apprennent que depuis leur affrontement de la veille, l'incendie déclenché s'est étendu jusqu'à Harendria et menace d'emporter toute la ville. Aucune information ne filtre concernant Evan ou leur énigmatique sauveur mais Harendr aurait semble-t-il péri. À l'aide de Gilby, les Kipages finissent par rejoindre Mana, qui croupît dans la prison de la ville, en attendant son exécution. À la surprise générale, Mana leur révèle qu'Evan est son frère, retenu prisonnier dans un complexe secret au cœur des landes de Sidimote et revenu après dix ans d'absence. D'après lui et même s'il ne connaissait pas les raisons qui le poussaient à vouloir à tout prix récupérer le Manuscrit, celui-ci avait été clairement torturé lors de son incarcération, victime d'horribles expériences physiques et mentales. Ne sachant rien de plus, Asce libère alors le disciple de Féca qui le remercie en prenant la fuite avec Gilby. Les Kipages quittent peu de temps après eux aussi la région, laissant Harendria être la proie des flammes.


Partie 3 : Vieux ennemis (07/641 / 08/641)

- Durant le mois de juinssidor et de joullier, Asce et les Kipages lui étant restés fidèles traquent sans relâche Evan, afin de retrouver le Manuscrit et venger Easu. Ses mercenaires partis, le groupe alors diminué doit affronter un ennemi dont il ignore les forces comme les faiblesses. Asce tente tout au long de cette période de renouer avec les anciens compagnons du guerrier Iop, mais en vain. Depuis le 11 juinssidor, ces derniers se sont installés dans une baraque de la cité d'Astrub et ont repris leurs anciennes activités.

- Fin joullier, les Kipages réussissent finalement à remonter la piste d'Evan. À la tête d'une petite armée, celui-ci s'est rendu dans les landes de Sidimotes à proximité du complexe, la prison où était autrefois enfermé Asce. Ayant pris d'assaut la forteresse, Evan et ses hommes tentent depuis plusieurs jours de pénétrer les lieux. Désireux de  découvrir quel lien l'unissent tous les deux à l'Ordre, Asce décide de prendre part à la bataille et de s'infiltrer dans le complexe.

- Le 3 fraouctor, Asce envoie un ultime message à Zeiilale et Kabalh, les nouveaux chefs de la bande d'Easu, pour les prévenir de son incursion imminente. Sans attendre de réponse de leur part, les Kipages mettent à exécution leur plan. Les défenses extérieures de la prison sur le point d'être brisées, Asce compte suivre furtivement Evan  à l'intérieur et l'attaquer par surprise en compagnie de quelques Kipages.

Atteignant le complexe dans la nuit, les pirates réussissent à berner les quelques patrouilles restantes d'Evan et s'introduisent dans le bâtiment sans se faire repérer. L'escouade retrouve rapidement Evan et ses hommes, alors aux prises avec les soldats de l'Ordre. Contre toute attente, ces derniers l'emportent sur leur assaillants, lorsque une femme mystérieuse se joint au combat et neutralise à elle seule Evan.

Sentant que la situation risque de dégénerer, les Kipages tentent de battre en retraite mais sont malheureusement repérés en cours de route, puis arrêtés par la femme aperçue tantôt, qui se réjouit d'avoir capturé Ascellian. Elle se présente comme le numéro XVIII de l'Ordre, la gardienne du Complexe et de ses prisonniers. Selon elle, Evan n'était que le fruit d'expériences ratées, l'un des nombreux cobayes sur lesquels l'Ordre testait de nombreuses et abjectes idées. À moitié rendu fou par cette torture, il avait toutefois profité d'un moment d'inattention de la part de ses geôliers pour s'enfuir, semant la destruction sur son passage. Le hasard voulut que les dégâts causés lors de sa fuite permirent également à d'autres détenus de s'évader, dont Asce.

Se félicitant d'avoir fait d'une pierre deux coups, XVIII ordonne alors que les Kipages comme Evan soient emmenés vers les quartiers de détention lorsque des cris se font entendre au dehors : les mercenaires d'Easu, en compagnie du guerrier Iop présent dans la forêt d'Harendria, se ruent à l'intérieur et prennent de cours les agents de l'Ordre. Asce et les autres Kipages sont rapidement libérés et se joignent eux-aussi à la bataille. Mis à mal par cet assaut imprévu, XVIII bat en retraite non sans avoir auparavant injecté à Evan une substance inconnue.

Les Kipages n'ont pas le temps de la poursuivre qu'Evan se libère de ses entraves. Quoi qu'ait pu contenir la seringue de XVIII, le pauvre homme se convulse avec souffrance et des éclairs de magie s'échappent déjà de son corps, frappant aléatoirement dans la pièce. Le mystérieux guerrier Iop crie alors aux Kipages de s'enfuir, Evan étant sur le point de libérer un torrent d'énergie meurtrier dans tout le complexe.

Asce et ses compagnons réussissent à s'échapper et comme annoncé, une explosion impressionnante retentit bientôt dans le Complexe, mettant les lieux à feu et à sang. Le Guerrier Iop en ressort indemne, mais Evan a péri, mort d'épuisement. Bien que responsable de la disparition d'Easu, Les Kipages l'enterrent dignement dans les ruines du complexe et se replient ensuite vers les côtes. 

Le 16, les Kipages se réunissent dans le bastion des mercenaires pour discuter des récents événements. Les mercenaires acceptent de rejoindre de nouveau Asce et de combattre à ses côtés ce nouvel ennemi commun. Pour les aider dans leur périlleuse entreprise, le mystérieux gardien du clan, qui se nomme Faëris, leur dévoile qu'il est un ancien numéro de l'Ordre, XIII. Trompé puis trahi par l'organisation, il a juré de se venger et sa quête l'a mené jusqu'aux aventuriers. Tous jurent alors de mettre à mal les projets de l'Ordre.


Partie 4 : Guérilla à Pandala (09/641)

Fin Fraouctor, Faëris remet aux Kipages des documents qu'il a non sans mal réussi à emporter avec lui lors de sa défection. Ceux-ci décrivent en détail pour la plupart les territoires et les ressources que l'Ordre prévoit de contrôler ou exploite déjà. Une liste incomplète des membres de l'organisation ainsi qu'une lettre signée du numéro II viennent s'ajouter à ces précieuses informations. Les Kipages apprennent alors que l'Ordre a des vues sur l'île de Pandala et compte renverser le pouvoir en place en éliminant le Grandapan. À l'unanimité, les Kipages décident d'empêcher ce coup d'état.

Le 3 septange, sous l'insistance de Faëris, Asce envoie Nemis ainsi que quelques Kipages l'aider à capturer le numéro VIII, Baxter Mandawa, et ainsi contrecarrer les plans de l'Ordre. Alors qu'ils se sont rendus à la demeure du conseiller durant la nuit et s'apprêtent à l'enlever, la situation s'envenime et l'alarme finit par être donnée. Les Kipages réussissent à s'enfuir, mais Faëris est malheureusement capturé par VIII.

Le 4, alors que le clan se remet de l'échec de cette mission nocturne, la nouvelle tombe : Faëris, accusé de terrorisme et de tentative d'assassinat contre le Grandapan, sera exécuté publiquement le 10 du mois.

Durant la semaine qui suit, les Kipages préparent un plan d'attaque visant à sauver leur compagnon, éviter le putsch et défaire Mandawa. Asce dépense notamment sans compter afin de recruter de nombreux mercenaires et aventuriers, pour les aider à combattre le jour J.

Le 10, les dés sont lancés et les Kipages se rendent sur l'île. Avant que Faëris ne soit exécuté, les Kipages donnent l'assaut et réussissent à libérer ce dernier. Mais alors que la bataille fait rage, Mandawa manque toujours à l'appel. Forcés de se tailler un chemin parmis les forces de l'Ordres et les Pandikazes alliés à la cause de VIII, les Kipages finissent par retrouver la trace de ce dernier sur l'île brumeuse de Grobe. Un combat féroce s'engage entre les deux partis, dont ressortent vainqueurs les Kipages. Le corps de Mandawa disparaît au fond de la mer, mettant ainsi un terme à la tentative de prise de pouvoir de l'Ordre, pour un temps au moins.

Par la suite, Faëris disparaît une fois encore alors que le clan célèbre cette première grande victoire. Il remercie Asce et ses compagnons pour leur bravoure tout en les mettant en garde, l'Ordre voyant désormais le clan comme une menace et non plus comme une simple nuisance.

Le 28, les anciens mercenaires d'Easu font l'acquisition d'une frègate et décident de prendre la mer, aux côtés de la Caravelle. Kabalh est élu par ses pairs pour en prendre le commandement.


Partie 5 : Rappel à l'Ordre (10/641 - 01/642)

Durant la fin de l'année 641, Asce met à profit la relative tranquillité qui s'est installée depuis les événements de Pandala pour étudier intensivement le Manuscrit. Il invite notamment à bord de la Caravelle plusieurs érudits afin de l'épauler dans sa tâche.

Pourtant, les savants arrivent rapidement à la même conclusion : ceux-ci ne sont pas en mesure de percer les mystères de l'ouvrage. Quelques fragments de texte ou des dessins se révèlent néanmoins être des indices précieux, décrivant selon Asce une civilisation antérieure et inconnue, à la technologie possiblement plus avancée que celle actuelle. 

Asce décide donc de parcourir le globe à la recherche de vestiges et d'artefacts correspondant aux maigres informations délivrées par le Manuscrit. En parallèle les Kipages acceptent de nombreux contrats d'escorte et la Caravelle fait bien souvent office de navire de transport. De leur côté, les nouveaux corsaires de Zeiilale et Kabalh profitent de ce tour du monde pour s'enrichir autant que possible, par la capture de créatures exotiques, la découverte de trésors ou la collecte de ressources rares et précieuses.

Cette aventure idyllique ne dure cependant pas longtemps. Fin descendre, les Kipages font escale sur leur île pour se réapprovisionner et éviter de prendre la mer, une forte tempête se déclarant. Le typhon dure jusqu'au 5 javian et alors que le temps se fait plus clément et que les Kipages s'affairent à réparer les dégâts, plusieurs navires sont aperçus s'approchant des côtes de l'île. 

Bien vite, les Kipages se rendent compte que cette visite n'a rien d'hasardeuse ou d'amicale, la forteresse du clan est prise d'assaut par une véritable armée et les vaisseaux ennemis bombardent sans relâche ses défenses. Incapables de tenir leur position, les Kipages doivent se replier, heureusement la Caravelle et la frégate demeurent intactes à l'abri dans une caverne donnant sur la mer. Les marins décident de forcer le blocus que forment les bâtiments ennemis et de fuir, en comptant sur la rapidité des deux navires plus que sur leur puissance de feu. Le plan est risqué et n'a que peu de chances de réussir, mais aucune alternative ne semble viable.

Alors qu'ils s'apprêtent à larguer les amarres, les forces ennemies pénètrent dans le bastion et abordent la Caravelle, encore à quai. Asce et ses compagnons repoussent tant bien que mal leur attaque, mais se retrouvent progressivement submergés par le nombre d'assaillants. Sur la frégate, Zeiilale rallie ses hommes et saute du pont pour porter secours aux Kipages acculés, pendant que Kabalh manœuvre seul le navire.

La situation atteint son paroxysme lorsque le commandant ennemi, accompagné de renforts, se joint au combat. Celui-ci révèle être XX, un agent de l'Ordre chargé d'éliminer les Kipages une bonne fois pour toutes. Si les mercenaires de Zeiilale ont permis de sauver la Caravelle, le capitaine Kurt et plusieurs de ses marins sont blessés, ne laissant plus qu'une poignée d'hommes en mesure de se battre. Alors que les derniers Kipages valides se préparent pour un baroud d'honneur, Nemis, Malefiska et Viveras parviennent à faire s'écrouler une partie de la grotte sur les quais à l'aide d'explosifs, permettant ainsi à la caravelle de lever l'ancre et tuant au passage le numéro XX.

Le clan n'est toutefois pas tiré d'affaire, car au-dehors les vaisseaux ennemis sont toujours en position pour canonner l'île. Zeiilale et ses mercenaires tentent de remonter sur la frégate mais Kabalh leur ordonne de rester à bord de la Caravelle et de le suivre à bonne distance. Les Kipages comprennent trop tard son plan lorsque Malefiska remarque que le reste des explosifs est à bord de la frégate. Celle-ci file droit sur le gros des navires ennemis, qui la réduisent petit à petit en morceaux. Kabalh réussit néanmoins à les atteindre et la frégate explose alors en emportant la majeure partie des forces de l'Ordre avec elle par le fond.

Le chemin désormais libre, les Kipages sont forcés de fuir les navires restants sans vérifier si Kabalh a survécu ou non.

Jusqu'au 17 javian, les Kipages font profil bas dans la cité libre d'Astrub. Le bilan est désastreux : de nombreux morts ou disparus sont à déplorer, la frégate des corsaires a sombré avec son commandant et les aventuriers ont dû laisser la plupart de leurs possessions derrière eux en abandonnant l'île. De plus, l'équipage de la Caravelle se remet difficilement de ses blessures, empêchant le clan de reprendre la mer. L'Ordre a porté un coup dur au clan, manquant de peu d'anéantir les Kipages.

Lors d'une réunion, Asce déclare aux marins présents qu'il souhaite poursuivre ses recherches en solitaire, afin de ne plus mettre ses compagnons en danger. Ces derniers tentent de l'en dissuader mais ne parviennent pas à le faire changer d'avis. Il part à l'aube en confiant le clan à ses plus proches alliés. Il sera néanmoins suivi par Nemis, qui l'accompagnera au final dans ses recherches.


Partie 6 : La Chute Blanche (02/642 - ???)

Un mois s'est écoulé depuis le départ d'Asce et de Nemis. Si les Kipages restants ont repris la mer, ce n'est pas l'esprit tranquille que ceux-ci s'adonnent de nouveau à leurs activités. Le clan évite autant que faire se peut les grandes cités portuaires du vieux continent, se contentant d'accoster aux havres les plus méconnus afin de ne pas attirer l'attention. Sans leur île, sans leur chef, sans but, les aventuriers peinent à trouver leur voie, tout en sachant la menace de l'Ordre désormais omniprésente. 

Toutefois, les Kipages ne se laissent pas entièrement abattre. Le 22 flovor, ils recoivent en secret la visite de Faëris, qui leur fait part de ses dernières trouvailles. Celui-ci s'est rendu à Bonta, siège supposé de l'Ordre, afin d'enquêter en plein territoire ennemi. Outre la façade de pureté affichée par la Cité Blanche, au milieu des magouilles politiques, de la corruption et de mille autres dangers, Faëris avait mis la main sur de troublantes informations. Récemment, des attentats frappaient la ville en plusieurs endroits, sans intérêt ou liens apparents et jusque là non-revendiqués, comme si semer le chaos en était l'unique motivation. Les autorités faisaient tout pour étouffer l'affaire, mais cela n'avait pas empêché le guerrier d'enquêter et de découvrir que l'Ordre était lié de près à ces actes criminels. 

L'ancien numéro XIII déclare ne pas souhaiter imposer aux Kipages de l'accompagner jusqu'à Bonta pour l'aider à contrecarrer les plans de l'Ordre, surtout après avoir appris la mésaventure vécue par le clan, mais il ne peut cependant se dresser seul face à aussi puissant. Les marins se donnent alors une journée pour se concerter. Si plusieurs d'entre eux refusent de se jetter ainsi dans la gueule du mulou, la majorité est déterminée à se venger de l'attaque de l'île et accepte de prêter main forte à Faëris. 

Alors que le groupe de volontaires emprunte la longue route jusqu'à Bonta, la Caravelle est confiée au capitaine Kurt et les quelques membres désirant rester en retrait. Les Kipages arrivent aux abords de la Cité Blanche début martalo et s'installent dans les quartiers mal famés qui bordent l'enceinte de la ville, pour ne pas se faire remarquer. Selon Faëris la situation a empiré depuis son départ. En dépit des efforts du gouvernement pour contrôler la situation, l'inquiétude s'est emparée de la population et la tension est à son comble. Les rumeurs se propagent tel un incendie et les plus tenaces parlent toutes d'attaques brâkmariennes, destinées à affaiblir la cité avant une nouvelle guerre. Quoi que puisse retirer l'Ordre de cette crise, ses agents ne semblent pas s'incommoder de voir Bonta s'effondrer.

Une premier semaine passe, durant laquelle les Kipages tentent d'en apprendre le plus possible sur la sombre affaire désormais connue comme la "Chute Blanche". Le Grand Conseil de Bonta ne s'est pas encore prononcé publiquement sur les événements récents, mais plusieurs mesures semblent être prises pour empêcher d'autres attentats de se produire. De multiples escouades de miliciens patrouillent sans relâche la plupart des lieux d'importance de la ville, alors qu'un comité exceptionnel a été crée afin de découvrir et arrêter les terroristes responsables. Parmi les officiels en charge de l'enquête, deux noms se démarquent : le juge Reidroc, porte-parole désigné du Grand Conseil et politicien impitoyable qui escompte bien rétablir l'ordre dans la cité le plus vite possible, épaulé par le capitaine Drofus, un militaire gradé servant à la défense intérieure depuis de nombreuses années. 

Leurs efforts se révèlent pourtant inefficaces et le 10 martalo, deux nouvelles attaques se produisent. Une première explosion emporte avec elle une bonne partie du petit palais des ordres alors que la seconde laisse en ruines de la villa du juge Reidroc. Celui-ci est sain et sauf, alors en sécurité à la milice lors de l'attentat, mais les retombées d'une telle provocation ne se font pas attendre. L'état d'urgence est décrété et la plupart des quartiers de la cité sont constament surveillés, ce qui n'arrange pas l'enquête des Kipages.

Les aventuriers assistent le jour suivant à une déclaration publique donnée par Reidroc devant les restes du petit palais. À leur grande surprise, celui-ci déclare que l'un des terroristes aurait été appréhendé par la milice, pris sur le fait et en ce moment-même aux mains des tortionnaires de l'Œil Attentif. Alors que le juge s'apprète à quitter les lieux, Faëris reconnaît dans sa nouvelle garde rapprochée un membre de l'Ordre. Ne pouvant approcher Reidroc, les Kipages prennent le risque de contacter le capitaine Drofus, pour l'avertir du danger que court le représentant du Grand Conseil. Malheureusement, le militaire rembarre les marins en leur intimant de ne pas se mêler des affaires officielles. Sur l'avis de Faëris, la décision est prise de ne rien faire de l'information pour le moment, quitte à ce que l'Ordre porte atteinte à Reidroc. 

Le groupe prévoit toutefois de s'infiltrer la nuit du 11 martalo sur les lieux du second attentat, espérant trouver quoi que ce soit d'utile sur le juge, qui le lierait à l'Ordre. La demeure familiale des Reidroc serait aussi ancienne que la cité et les Kipages découvrent que celle-ci possédait notamment un accès aux égoûts, mais hormis cela, rien ne semble privilégier ce lieu comme cible plutôt qu'un autre. 

Les Kipages se tournent alors vers la Tour des Ordres, où se masse depuis l'incarcération du terroriste une foule en colère, qui réclame une justice expéditive. Personne n'est autorisé à pénétrer les lieux sans accréditation mais grâce à une diversion de Malefiska et Viveras, les autres réussissent à passer outre les miliciens gardant la tour et pénètrent dans l'imposant immeuble. 

Au détour de l'un des longs couloirs silencieux et après avoir erré un moment, les Kipages se heurtent à un érudit, qui plutôt qu'appeler la garde leur demande la raison de leur présence. Celui-ci se présente comme étant un agent de l'Œil Attentif du nom de Flagelle Tertrou et les Kipages profitent de cette rencontre inopinée pour questionner le sage sur l'affaire. Celui-ci ne peut rien leur révéler, mais laisse néanmoins sous-entendre que les archives de la tour devraient se montrer plus enclines que lui à délivrer ces informations. Les Kipages le remercient et descendent en toute discrétion dans les sous-sols et réussissent à mettre la main sur plusieurs documents et rapports faisant mention d'une activité inhabituelle dans le cimetière aux abords de la cité, ce qui laisse à penser que les terroristes pourraient y avoir élu domicile. Pensant tenir là une piste solide, le groupe quitte sans se faire repérer la Tour des Ordres et se dirige vers le bois de Litneg, à l'est.

S'ils n'ont pu s'immiscer dans l'interrogatoire, les Kipages espérent obtenir des réponses directement à la source et c'est sur leurs gardes que ceux-ci s'aventurent au milieu des tombes et des cryptes. Les recherches se montrent infructueuses, mais au bout d'un moment Faëris annonce à ses compagnons qu'ils sont suivis et épiés par plusieurs personnes se dissimulant dans la brume. Repérés, ces ennemis inconnus surgissent alors de toute part et la confrontation semble inévitable. Les épées sont tirées au clair et les Kipages peinent à repousser l'assaut des soldats adverses. Dans la mêlée, plusieurs phrases sont échangées et les deux partis se rendent compte que cet affrontement est peut-être inutile. Un bref instant de répit permet aux marins d'annoncer leur intentions et à leurs opposants de baisser également leur lame. Une trêve est déclarée, ceux-ci n'ont rien à voir avec l'Ordre et ont pris les Kipages pour des mercenaires envoyés de la ville pour les exterminer. 

Celui qui semble être leur chef, un sacrieur du nom d'Artur, invite les Kipages à le suivre jusqu'à leur camp tout en racontant son histoire. Autrefois de bons et loyaux soldats de la cité blanche, lui et ses compagnons formaient une escouade spécialisée dans les affaires internes de la cité. C'est eux qui s'occupaient des situations dangereuses à l'intérieur de la ville quand la milice ne pouvait plus rien faire et où l'armée n'aurait rien arrangé. Seulement un jour, ils furent remerciés sans préavis, leur groupe fut démantelé et ses membres envoyés à divers postes sans grande importance un peu partout dans la région. Cette situation, intolérable et incompréhensible, força les soldats à se réunir en cachette à l'encontre du secret militaire leur interdisant de se contacter. Le chef de la milice, Amayiro, ne pouvait pas être celui qui avait décidé de se passer de leurs services. Les mains liées par une autorité supérieure, il fallait que l'escouade découvre qui se cachait derrière cette intrigante affaire. Après quelques temps de recherche et de préparation, Artur et ses compagnons furent en mesure d'obtenir des réponses auprès de qui de droit, un haut magistrat du nom de Reidroc.

Ils décidèrent de s'infiltrer un soir dans la résidence du juge en envoyant Nayr, leur plus jeune et discret soldat, en reconnaissance dans la demeure. Malheureusement, avant qu'aucun des autres membres n'ait pu s'approcher, une violente explosion eut lieu et la résidence vola en éclats. La milice n'allant pas tarder à arriver et croyant leur ami mort, l'escouade tenta de s'échapper, mais sans avoir eu le temps de réfléchir à un plan de sortie, ils se retrouvèrent nez-à-nez avec un officier de la milice qui n'était autre que le capitaine Drofus. Plusieurs minutes de silence s'écoulèrent sans qu'aucun parti n'échange de mots, puis soudainement, l'officier fit mine de s'éloigner et appela ses hommes dans une rue opposée à la cachette de l'escouade. Le champ libre, le groupe pu alors quitter la ville et retourner se cacher dans le cimetière.

Les Kipages avaient écouté avec attention l'histoire d'Artur et la situation semblait un peu plus claire à présent. Ces gens n'étaient que des boucs-émissaires que les vrais terroristes avaient utilisés pour faire diversion. Les réels coupables couraient encore librement dans la nature et semblaient épaulés dans leur entreprise par plusieurs personnalités de la cité...

Mais l'heure des révélations aux côtés des renégats ne s'achève pas ici et les Kipages annoncent alors aux soldats que leur camarade Nayr est toujours en vie, détenu aux sous-sols de la Tour des Ordres. L'émotion est à son comble dans les rangs de l'ancienne escouade et déjà ceux-ci se préparent afin de retourner à Bonta porter secours à leur camarade. En arrivant devant la tente d'Artur, le guerrier demande alors aux Kipages de rencontrer une alliée des renégats, qui pourra prendre toutes les décisions nécessaires quant à la suite des événements.

La surprise est totale alors que les marins constatent que celle-ci n'est autre que le numéro XVIII.

 

 

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Les dernières pages du manuscrit semblent vierges..